Quelle longue route par laquelle ont voyagé depuis l’Asie, jusqu’en Occident, les merveilleuses étoffes de soie, alors que l’art de sa fabrication, nous était totalement inconnu. Ce n’est qu’au XIIe siècle que quelques artisans, formés par des tisserands de Constantinople, sont venus s'installer en Avignon pour y produire des étoffes précieuses destinées à la Chambre apostolique.
Le XIII^e siècle verra une évolution technique dans la manière de traiter les tissus pour le moulinage, le dévidoir, l’ourdissoir et autres machines, mais nous n’en sommes pas encore à la machine à Jacquard qui révolutionnera l’industrie des tissus.

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La Soie à La Bâtie-Montgascon

A La Bâtie-Montgascon, qui dépendait dans les traitements de la soie de La Grande Fabrique Lyonnaise, existaient plusieurs usines de tissage.
À noter que l’une des plus belles années, la production estimée de La Grande Fabrique, s'est élevée à 2.275.000 km de soie, chiffre ne comprenant pas la soie tissée à l’état cru et teinte en étoffes. (Source Bulletin des Soies et des Soieries.)La Grande Fabrique comptait environ 80 000 ouvriers.

Musée du Tisserand Dauphinois

Situé au cœur du village de La Bâtie-Montgascon, nom d’une ancienne seigneurie, après avoir occupé en 1990 un premier local rue des Tisserands, le musée s'est installé en 2000 dans les ateliers de l’ancienne usine de tissage Lalèchère, qui confectionnait à façon toutes fibres textiles.
La visite commence par la découverte d’un premier espace dédié aux machines anciennes, dont votre guide vous expliquera le fonctionnement et la finalité : machine à carte perforée, métier Jacquard, machine à lacet, une autre à galon, à torsader le fil de soie, à dupliquer les cartes, etc. Pour ces métiers à tisser, l’insertion de la trame à travers les fils de chaîne, était réalisée par navette.
La seconde partie du musée est plus moderne, les métiers à tisser à bras, ont été remplacés par la mécanisation, amenée par les progrès techniques, d’abord la vapeur puis l’arrivée de l’électricité.
La soie, fibre luxueuse, n’était pas le seul textile travaillé ; on façonnait diverses matières : le lin, le coton, le chanvre, de différentes façons : étoffe tissée, chaîne et trame ou tricotée, dite maille.
En cours de visite, un tableau présente les méthodes utilisées pour croiser les fils lors du tissage que l’on appelle l’armure.
Les trois armures de base sont le taffetas, le sergé et le satin.

Les Métiers à tisser

Les métiers à tisser Jacquard, permettaient de confectionner des motifs complexes et colorés, mais ne pouvaient produire que quelques centimètres par jour.
Les premiers métiers mécaniques produisaient environ 4 mètres par heure.
En 1852 est fondée à Bourgoin-Jallieu, par Théophile Diederichs, l’atelier de tissage et de construction de métiers à tisser mécaniques, plusieurs fois primée lors d’Expositions Internationales, ainsi que pour les perfectionnements constants apportés à différents appareils. Tisseur-façonnier, il fera travailler plus de 800 métiers mécaniques, dont 400 dans le même établissement modèle à Bourgoin. Exposition Diederichs au Musée de Bourgoin-Jallieu.
Aujourd’hui, les métiers à tisser mécaniques ont laissé place à des machines totalement automatisées par informatique, pouvant commander plus de 10 000 fils : métiers à tisser à multiples vecteurs porte-trame ( lances souples ou rigides, jets d’air ou d’eau ) pouvant produire des pièces de plus de1000 m. de long et 3,50 m. de large, à raison de 500 m. par jour.
Ces chiffres sont une moyenne, tellement les caractéristiques des tissus peuvent être différentes.

Les Origines du Musée

Dès la création du musée par M. Joye en 1990, et les anciens cadres et ouvriers des anciennes entreprises textiles de La Batie-Montgascon, des bénévoles reçurent de la part de l’ingénieur textile, M. Jambon, aujourd’hui disparu, une formation technique et pratique pour entretenir les différents métiers et machines dont certains datent de 1850.
Parmi les 25 bénévoles, plusieurs ont travaillé dans l’industrie textile, leur connaissance et savoir-faire est un atout supplémentaire, au point que plusieurs grands musées de Rhône-Alpes ont fait appel à leurs compétences. Un des métiers a d’ailleurs été prêté et installé au musée de Lyon « Confluence ».
Le Musée du Tisserand Dauphinois veut être la sauvegarde d’un patrimoine industriel du XIX^e siècle.
Des dizaines de milliers de personnes de tous âges travaillaient dans ces entreprises, même des enfants de 6 ans et des jeunes filles.
Les ouvrierstisseurs de La Bâtie-Montgascon travaillaient essentiellement pour La Grande Fabrique Lyonnaise.
En 1875, les soyeux lyonnais ( Boisrivand, Viouri, Rigal, Billard ) faisaient teindre et ourdir leurs matières premières à Lyon et les distribuaient à une soixantaine d’ouvriers, chez qui, ils installaient un métier à domicile dans les villages du Nord-Dauphiné (Source : Recueil des arrêts du Conseil d’État, 1860).
À La Bâtie-Montgascon étaient recensés, en 1930, 960 métiers pour 1 000 habitants.

Tout un art en Soie

• *Il est à noter qu'il est intéressant d'avoir une approche des professions de la soie autrefois.
• L'Art de la Soie. Les Soies. Lire sur Google Books
• Les inventions mécaniques du tissage et traitements des tissus. Lire sur Google Books
• Description Machines et Procédés des brevets d’invention et techniques au XIX^e siècle. Lire sur Google Books
• Les Industries de la Soie, sérriculture, filature, moulinage, tissage, teinture. Lire sur Google Books
• L'Art de la teinture de la soie. Lire sur Google Books, ou L'Art du teinturier coloriste Lire sur Google Books